Les théâtres du Valais romand sont a mi-chemin de leur saison 24-25. Du coup, en ce début d'année, on vous propose de (re)découvrir les spectacles qui n'attendant que vous. Et n'oubliez pas,...
Sina est l'ambassadrice du Valais musical. Chanter en dialect s'avère de plus en plus moderne aujourd'hui et offre des possibilités de plus en plus variées. Dans ce portrait d'artiste en format vidéo, la chanteuse Sina, connue dans toute la Suisse allemande, nous parle de musique - forcément - mais aussi des femmes qui foulent les scènes musicales suisses. Suivant sa longue carrière, elle se permet de donner un ou deux conseils aux jeunes artistes valaisans et les encourage à saisir leur chance.
(en allemand)
La musique est importante pour moi
La musique, pour moi, c’est comme manger et boire. Je ne peux plus vraiment vivre sans musique. On ne fait plus qu’un.
Et c’est ça qui m’inspire et me nourrit depuis le début, depuis mon adolescence. La musique me donne de la force et apporte beaucoup d’intensité à ma vie.
La musique, durant certaines phases de mon existence, a été tout aussi importante qu’une bouée de secours. Je pouvais, en trois coups de guitare, propulser contre le mur ma peine, ma joie, mon énergie ou mon impuissance. C’était très libérateur et mon seul moyen d’accepter ce monde qui m’entourait, ou tout du moins la vision que j’en avais.
Qu’est-ce que je me veux?
Pour rester sur cette voie, ça signifie pour moi : « avoir faim » en permanence et regarder où je peux encore obtenir de la nourriture. Garder les yeux ouverts. Choisir, parmi toutes sortes d’influences, ce qui me convient, ce qu’il me faut.
Quand je joue sur scène, je veux immédiatement intégrer le public, lui permettre de s’approprier ce qu’il voit. Tout est donc censé être léger, comme si on flottait sur scène. Et personne ne devrait voir ces moments où j’atteins mes limites. C’est le résultat sur scène qui compte.
Les femmes et la musique
J’ai voulu, au début de ma carrière, monter un groupe de femmes. J’ai longtemps cherché une bassiste et une percussionniste, sans jamais trouver les personnes que je cherchais. Aujourd’hui, il en est un peu autrement, mais il y a toujours moins de 20% de femmes sur les scènes musicales suisses.
Je suis sûre que ce n’est qu’une question de temps et que plus tard, il y aura plus de femmes sur scène. Il faut du temps, des groupes qui servent de référence et surtout, avoir l’envie d’absolument tout donner. C’est ainsi qu’on va se rapprocher du but.
Ça a déjà beaucoup bougé ces 10-15 dernières années et ça va encore changer. Il y aura de plus en plus de compositrices, percussionnistes, directrices de maison de disques, productrices… Tout ça prend du temps.
Le Valais et les jeunes artistes
Je pense que ce qui était important pour nous à l’époque l’est tout autant aujourd’hui, que ce soit dans le domaine musical ou les autres domaines artistiques. Il est crucial de se demander : « En quoi suis-je unique ? Qu’est-ce qui est important pour moi artistiquement parlant ? » Ensuite, il faut chercher les réponses et y travailler, ne pas perdre la foi. Et si la chance nous sourit, la saisir au bon.
Les arts de la scène, les arts visuels, le cinéma, la littérature ou la musique sont toute leur vie. Tous les deux mois, nous vous invitons à découvrir un ou une artiste ayant un lien avec le Valais, qu'il soit un jeune talent ou une personnalité reconnue.
© Culture Valais / Céline Ribordy