Pour sa 19e édition, la Nuit des Musées réunit 41 institutions culturelles et lieux d’expositions à travers le canton. Samedi 9 novembre 2024, profitez d’une ambiance automnale festive...
Philipppe Battaglia est un écrivain, certes, mais surtout un touche-à-tout, un boulimique de la culture qui aime autant le gore, les zombies et tatouages que les costumes trois pièces soigneusement repassés.
Courtier en immeubles en journée à Monthey, auteur, programmateur, directeur d’édition, chroniqueur radio le reste du temps, Philippe Battaglia n’a pas froid yeux, dort peu et adore nous surprendre, tant avec son humour que son professionnalisme. « L’autodérision est essentielle à mes yeux, sinon, y’ plus rien qui nous retient. (…) En plus, on s’emmerde. » Ça tombe bien, on ne s’ennuie jamais avec Philippe Battaglia.
Pour créer, j'ai besoin d'être seul, en tous les cas, dans un premier temps. Je développe mes premières idées seul, mais après, car on ne fait jamais rien vraiment tout seul, je m'entoure de gens motivés et compétents. J’ai un peu mis la réalisation de courts-métrages de côté car ça demande beaucoup de moyens, de ressources, tant au niveau financier qu’en terme de gens. Alors je me suis demandé « Qu'est-ce qui m'intéressait au fond? » et la réponse, c’était de raconter des histoires. Et pour ça, l'écriture est un formidable vecteur, sans limite, ni en temps, ni en ressources. On a une grande liberté, on peut imaginer des scènes avec des milliers de figurants, on peut les faire voler ou encore aller sur d'autres planètes ; c’est sans limite. C’est pourquoi je me suis plutôt tourné vers l’écriture.
On peut raconter exactement les mêmes histoires en utilisant du gore ou du fantastique, simplement, ça demande souvent d'être un peu plus ingénieux, plus créatif. On remarque parfois que certains réalisateurs, qui avaient commencé avec le cinéma gore et on bifurqué par la suite vers un cinéma plus classique, deviennent alors un peu plus paresseux. Peut-être parce qu'ils ont plus de moyens ? Le fait d’évoluer dans ce genre-là demande, à mon avis, plus de créativité et c'est ça qui m’intéresse.
Je ne sais pas si le gore et tout ce qui se rattache à ce genre m'a aidé à rentrer dans le monde adulte, mais il m’a en tous les cas aidé à sortir du monde adolescent. J’ai pu surmonter les étapes difficiles de mon adolescence, car je me suis rendu compte que je n’étais pas le seul à aimer et à apprécier ce genre. Il y avait d’autres gens comme moi qui lisaient, écrivaient ou réalisaient des choses dans ce style-là ; quelle aubaine. Alors oui, ce genre de littérature ou de cinéma m'a aidé à traverser l'adolescence.
Effectivement, l'humour est très important pour moi. Ça permet, je trouve, de désamorcer beaucoup de situations, de raconter des choses absolument horribles, mais avec une pointe d'humour. Je ne crois pas que j'arriverais à faire les choses sans m'amuser, sans humour. L'autodérision est essentielle sinon, il n'y plus rien qui nous retient, c'est la fin. On s'emmerde...(Rires). La clé de voûte de tout, c'est l'humour et l'autodérision.
La salle du Kremlin à Monthey est un formidable jouet, une sorte de laboratoire où l’on partage nos envies, nos idées. C’est aussi un lieu de rencontre où l’on montre ce qu'on aime, tout simplement, tout en nous amusant comme des gamins. Certes, on fait des choses absurdes - on assume notre côté un peu punk -, mais derrière, en terme d'organisation, c'est pico bello, c'est ripoliné.
Collectif d'artistes Bienvenue Studios www.bienvenuestudios.com
Interview Valentin Zimmermann / Culture Valais
Réalisation Alexandre Bugnon societe-ecran media
Photos ©Culture Valais | Alexandre Bugnon / societe-ecran media
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