Face aux défis actuels, le Service de la culture de l’Etat du Valais, la Conférence valaisanne des Responsables aux Affaires culturelles (CRAC) et Kartel ont entamé réflexion globale sur...
Découvrez le portrait d’artiste de Christine D'Andrès, dont les diverses collaborations à travers le monde nourrissent les projets de sa compagnie 23multipliants.
"Au début, c'était la danse classique. Je le faisais, je crois, sans trop me poser de questions, une fois par semaine en me réjouissant des spectacles. Alors que la plupart des danseuses avec moi avaient très très peur des spectacles, moi c'était vraiment ce qui me faisait tenir.
Je pense que la danse est rentrée de façon plus ancrée dans ma vie quand j'ai découvert la danse contemporaine vers 14-15 ans, avec l'arrivée d'une chorégraphe et danseuse américaine, Charlotte Fox. Et puis là, c'était vraiment comme une révélation. En me disant : « Ok, c’est ce vers quoi j’ai envie de tendre. » Il y a des choses à dire, il y a des facettes de soi à explorer et je pense que c'est vraiment là où il y a eu quelque chose de plus conscient, processus qui s'est mis en place."
"Si c'est pour un spectacle, je vais travailler sous forme de tableaux. Il y a le thème principal qui est là et puis après, chaque tableau a un thème secondaire je dirais, ou un chapitre différent. Si je crée des performances, c’est vraiment sous forme de protocole ; ou, et c’est là qu’arrive les contraintes. Je m'impose des contraintes, je pense, parce que je crée mieux sous la contrainte et que je vais aller chercher plus loin. Je sors un petit peu d’un thème de représentation ou de bien faire."
"Par exemple, une des contraintes, ça a été de faire des solos de 7 heures et là, pendant 7 heures, on ne peut pas être au top. Ça vient chercher chez moi un souci d'explorer plus loin, d'aller au bout de ce que je peux dire, il y a toujours des moments où tout d'un coup, j'ai l'impression d'être arrivée au bout d'un mouvement, au bout de ma fatigue aussi. Et puis d'aller puiser en soi une force nouvelle qui t'amène d'autres mouvements, d'autres qualités. Ça questionne aussi chez moi pour qui je danse et qu'est-ce que je donne à voir ?"
"Je travaille avec une équipe au niveau des lumières, de la musique, des costumes. C'est une équipe qui se construit au fil des années. Par exemple, le créateur lumière, Guillaume Rossier, est là depuis 2009. Romeo Bonvin qui crée la musique est là depuis 2015. Donc cette équipe qui m'entoure, me suit depuis plusieurs années. Mais les danseurs ou les comédiens ou les plasticiens arrivent au fil de mon chemin. Et tout d'un coup, de part cette rencontre naît souvent une création."
"Le projet qui m'habite en ce moment, c'est un projet avec deux artistes libanais ; qu'on a beaucoup de mal à mettre en place parce que j'ai l'impression que la vie nous emmène sur des chemins avec des réponses négatives, quelques réponses positives, des espoirs mais des déceptions. Ce qui fait qu'on n'a pas trouvé encore la bonne forme ou le bon chemin pour y arriver. Donc là, cette création, elle occupe toutes mes pensées."
"Un désir peut-être pour la suite, c'est juste de pouvoir créer, continuer à rencontrer des artistes incroyables. J'ai vu Carolyn Carlson a 74 ans danser sur scène et je me dis j'aimerais encore être sur scène et en train de créer à 74 ans. Donc ça me laisse encore un petit peu d'années devant moi et de rêves et de rencontres à venir."
Artiste Christine D'Andrès
Interview Louison Bühlmann / Culture Valais
Réalisation Alexandre Bugnon societe-ecran media
Montage David Gross societe-ecran media
Photos ©Culture Valais | Alexandre Bugnon / societe-ecran media
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